Arboretum : un premier album mûrement réfléchi pour Duu
Quelques mois après en avoir dévoilé la pièce-titre ainsi qu’un deuxième
extrait Les pays de l’ivresse, l’auteur-compositeur-interprète et multiinstrumentiste
présente son premier album à paraître le 21 octobre sur
l’étiquette Lazy At Work
(Montréal, 11 octobre 2022) – D’emblée, définir la posture : «Je ne suis pas naturaliste,
herboriste, botaniste, biologiste ou un expert quand on parle de flore québécoise ou de
flore tout court. Mes connaissances dans la matière ne s’étendent vraiment pas aussi loin
que ma fascination. Je n’ai pas non plus les pouces verts et une armée de plantes
d’intérieur chez moi. Mon amour des végétaux se manifeste surtout dans ce qui se trouve
autour de nous sans que l’action humaine soit concernée. En d’autres mots, ce qui pousse
tout seul». Ce qui pousse tout seul.
À travers deux années d’écriture et d’enregistrement ponctuées de sorties en nature, Duu
élabore un florilège de chansons traduisant des états qu’il a traversés ou observés, états
qu’il souhaite rendre transposables et ambigus entre ce qui relève de la flore et de
l’humanité. Ainsi émerge Arboretum, subdivisé en dix morceaux d’un casse-tête où le
sens coule tel de la sève : «Arboretum est un album qui représente bien les mood swings
de la vie. Un jour, on peut être dans la torpeur de découvrir qu’on est peut-être en
dépression en ce moment et de trouver qu’on ressemble à un arbre mort (Arboretum). Le
lendemain, on a de la misère à sortir de son appart et on pense que le monde entier est
contre nous (Chambre close). On finit par réussir à sortir, on va à l’Esco et l’énergie est
étonnamment effervescente, les coeurs solitaires se croisent (Les pays d’ivresse). Fatigué.e
mais léger.ère, on erre sans but dans des coins moins connus, le coeur rempli de nostalgie
et de cette insatiable envie de sortir de la ville (Popham Beach). Le jour suivant, c’est la
canicule, on pense aux personnes âgées qui sont prises dans leur corps plus que jamais, ça
nous fait relativiser notre dépression (Organes). Plus tard, on apprend subitement que
quelqu’un.e qu’on aime a un cancer qui prend son expansion rapidement (Nodule noir). Il
fait chaud, mais trop, on pense plus aux réchauffements climatiques qu’à aller à la plage
: on se dit que ça va être difficile de vivre dans ce monde-là un jour (Plomb). Dans nos
grandes lubies, on imagine ce même monde, devenu complètement dystopique et cassé,
se revirer contre nous, ce qui nous pousse à nous enfuir avec nos ami.e.s en utilisant les
moyens du bord (Pédalo). La bulle se brise, on a assez marché pour être rendu devant chez
nous : on rentre et on se sent à la bonne place, au bon moment (Je reviens à la maison).
Dans notre lit, on somnole et on finit par rentrer dans un rêve où on est devant le fleuve
St-Laurent en pardonnant tout doucement ce qui a pu nous faire souffrir (Bouillon)»,
raconte l’artiste, revisitant successivement l’inspiration et l’histoire derrière chacun des
titres de l’album.
Arboretum : un projet multidisciplinaire en trois volets
OEuvre à la fois plurielle et canalisée, Arboretum se décline en album, un livre et une
exposition, tous épicés par moult collaborations. Naturellement mise en images
par Marc-André Dupaul (photos) et par l’artiste visuelle Maude Arès (sculptures), la
proposition sonore naît du travail concerté d’une généreuse poignée de complices: Jean-
Bruno Pinard (prise de son, réalisation, mixage), Pete Pételle (batterie), Samuel Gougoux
(batterie, percussions), Olivier Bernatchez (batterie, percussions), Mandela Coupal
Dalgleish (batterie), Guillaume Guilbault (synthétiseurs, percussions), Elliot Durocher
Bundock (synthétiseurs, échantillonnage), Alex Dodier (saxophone alto et baryton), Fany
Frésard (violon), Eugénie Jobin (voix, prise de son additionnelle), Lysandre Ménard (voix),
Alex Guimond (voix), Étienne Côté (batterie, voix), Étienne Hamel (prise de son
additionnelle), Alexandre Larin (prise de son additionnelle) et Sylvain Deschamps (prise
de son additionnelle). Copieusement entouré, l’artiste écrit, compose, chante et y joue
de tout : guitares, basse, batterie, piano, drum machine, synthétiseurs, percussions et
orgue.
En un mouvement résolument prog mélangeant post-punk, industriel, folk, chanson,
ambiant et pop, Duu s’amène avec sa poésie accablée et cette vision singulière dont il
signe la direction artistique. Arboretum parle de souffrance, de manque d’amour propre,
des instants d’équilibre, d’écoanxiété, de solidarité, d’empathie et de résilience. «J’espère
de tout coeur qu’il fera bon s’y perdre, tout comme il a été si thérapeutique de l’écrire,
le jouer, le chanter, l’imaginer, le dessiner dans ma tête et le conceptualiser».